La promesse de Muriel Morot, directrice et fondatrice de Traille, résonne comme un espoir. Trouver des solutions locales et durables, grâce à la laine  pour se passer de la pétrochimie.

Tous les mois, la French Tech Pays Basque met en lumière des entreprises innovantes, des leaders inspirants du territoire. Le Pays basque s’affirme au fil des reportages comme riche d’exemples vertueux. Toutefois, l’exemple de Traille est particulièrement remarquable et enthousiasmant. Comment la laine de tonte devient matériau innovant et ouvre de multiples champs des possibles.

Allez, suivez-nous pour en savoir plus et promis vous ne regarderez plus un troupeau de manech de la même façon.

 

De la tradition à l’innovation : l’engagement de Muriel Morot

2019 : rencontre avec un berger

Ses études et sa première partie de carrière ne semblaient pas prédestiner Muriel à développer l’industrialisation textile et agricole autour de la laine. Et pourtant !

Cette basco-béarnaise, arrière-petite-fille de berger, est profondément attachée au Sud-Ouest. 

Lors d’une rencontre, elle échange avec un berger et découvre les difficultés de vivre de ce métier et les nombreuses contraintes. En particulier, l’obligation de tondre tous les ans ses brebis pour des questions d’hygiène et de confort. 

La laine recueillie est inutilisée. 

Pire, cette matière naturelle dotée de nombreuses propriétés est considérée comme un déchet. Ainsi, 1200 tonnes de laine, au niveau du département, sont jetées ou brûlées.

De cette rencontre naît une vraie obsession : créer une chaîne vertueuse capable d’apporter un revenu supplémentaire aux bergers.

Elle repart avec 600 kg de laine. 

Son projet : faire des tests pour transformer cette matière première en un produit utile et respectueux de l’environnement.

 

La laine : matière première d’exception

Lors des premiers tests de matières et des recherches, Muriel Morot identifie 2 gisements sur le département. 

  • Un gisement de 50 tonnes  de laine douce,  la plus fine disponible dans le département. Idéale pour la ouate de laine, l’intérieur de chausson ou des étuis pour vins et spiritueux. 
  • Un gisement principal d’environ 1000 tonnes, issu des brebis de race manech et basco-béarnaise. Un peu plus rêche et plus épaisse, elle semble plus difficile à écouler.

 

[Découvrez les matières et toute l’histoire de Traille en vidéo.]

Deux secteurs identifiés : le textile et l’agriculture

La stratégie pour Traille devient claire : chercher des débouchés, des marchés en développant des matières adaptées aux besoins (prix, technique, qualité, etc.)

Dans le textile

La ouate de laine séduit rapidement le secteur du luxe. Elle devient une matière recherchée pour sa douceur, ses propriétés thermorégulatrices.

Elle est utilisée pour l’intérieur, des doudounes et des chaussons, mais aussi comme étuis pour des vins et spiritueux.

En agriculture 

La laine au service des agriculteurs devient paillage pour les surfaces agricoles. Un feutre qui se présente en rouleau de différentes épaisseurs en alternative aux bâches plastiques. 

La bâche en laine est une solution écologique pour les sols.

Les avantages de la bâche en laine sont nombreux :

  • 100 % biodégradable,
  • régulation de la température des sols,
  • apport de nutriments,
  • en se dégradant la laine relâche de l’azote,
  • maintien de l’humidité donc moins d’arrosage.

Un avantage bonus, non anticipé, le feutre repousse chevreuils et gastéropodes.

Traille un parcours entrepreneurial robuste

Avant d’arriver à la commercialisation des produits développés et l’écoulement d’une partie des gisements de laine du Pays basque, le chemin a été long et sinueux.

[Écoutez Muriel racontait son parcours au micro de Neela Tibayrenc pour notre podcast leader inspirant.]

  • Une phase R&D pendant 1 an

Un travail indispensable avec un laboratoire textile pour faire des tests et développer de nouveaux produits adaptés au marché.

  • Une phase d’industrialisation 1 an

Elle représente de nombreuses recherches pour trouver les fournisseurs avec les bonnes machines, les savoir-faire adéquats et en mesure de répondre à nos besoins en volume. Une étape indispensable pour mieux connaître et intégrer la filière laine.

  • Enfin la commercialisation 

Dans un premier temps, le textile. Traille a fait le choix du B to B et privilégie des partenariats avec des marques ou ateliers.

Les premiers clients venaient du secteur du luxe, puis l’entreprise a pu répondre aux exigences des vêtements professionnels en particulier la ouate pour doudoune sans manches.

 

Le chemin continue pour Traille …

  • Dans le textile,

Traille mise sur l’intérieur des chaussons en laine française.

En 2025, profile un partenariat prometteur avec le dernier fabricant de fausse fourrure qui possède encore les machines et le savoir-faire.

  • Dans l’agriculture,

Traille veut développer le marché de sa bâche en laine. Des tests sont en cours et des contacts sont pris avec des sociétés d’Autoroute et ferroviaires ainsi que des collectivités. À suivre.

 

Donner de la valeur à la laine du Sud-Ouest

Muriel Morot, avec Traille, défend le fait en France et elle s’engage dans un parcours militant. À travers sa laine et son engagement, elle propose des solutions durables et efficaces. 

Elle permet à une marque de rester alignée avec ses valeurs.

Avec passion et créativité, Muriel prouve chaque jour que l’entrepreneuriat peut changer les choses.

 

Et savez-vous ce que signifie Traille ?

Traille veut dire chemin en occitan. Le chemin emprunté par les brebis lors de la transhumance. 

La boucle est dessinée : Traille trace une nouvelle voie vers un avenir plus durable. 

 

Adhérer à la French Tech Pays Basque

Qu’apporte la French Tech à Muriel Moreau de Traille ?

  • de l’information, apprendre grâce à un large panel de keynote,
  • du lien pour rompre la solitude de l’entrepreneur, 
  • un réseau pour s’ouvrir à d’autres secteurs,
  • une mise en lumière.

Rejoindre un écosystème stimulant pour participer à la dynamique de territoire et s’entraider. Rejoignez-vous aussi l’association French Tech Pays Basque