L’alternative au plastique existe. La solution réside dans un déchet ultime, jusqu’à présent non utilisé : l’écaille de poisson. Une décoration intérieure en marbre, en granit, en résine, non ! Adoptez un matériau bio sourcé, 100% recyclable, constitué exclusivement d’écailles de poisson. Laissez-vous surprendre par la SCALITE Ⓡ. L’écaille de poisson, une matière qui est loin de nous avoir révélé tous ses secrets.
Le Coq de la French Tech Pays Basque est parti à la rencontre d’un adhérent de la première heure, l’équipe de l’entreprise SCALE à Hasparren.
Quand curiosité et confiance donnent naissance à une matière unique
De l’écaille de poisson…
La curiosité d’Erik Laurens, alors en Master Design au Royal College of Art à Londres, l’amène à s’intéresser aux écailles de poisson. Envisager les écailles comme une ressource d’avenir. Une solution capable de limiter la pollution de l’environnement et en particulier la pollution plastique dans les milieux marins. L’attrait du bizarre, les recherches sur les déchets ultimes de l’agroalimentaire, l’intérêt des process industriels et une forte conscience de l’écologie permettent l’idéation d’un matériau unique à base d’écailles : la SCALITEⓇ. Pour développer cette matière inédite, il s’appuie sur la confiance familiale et partage ses recherches avec son cousin Edouard de Dreuzy. Ancrés à Hasparren, ils co-fondent SCALE.
… au process industriel !
En mêlant leurs savoirs-faire, leurs compétences, ils poursuivent les recherches pour développer un matériau mono composant à base d’écailles de sardines et de saumons principalement. L’écaille est une matière résistante, souple, simple et complexe. Simple, car elle se compose
- d’une partie minérale : l’hydroxyapatite
- d’une partie organique : le collagène.
Toutefois, sa structure est complexe. Chaque écaille est unique et procure des réactions, des propriétés, des aspects particuliers. Chez Scale, le département Recherche et développement ne s’arrête jamais.
Écoutez le témoignage de son cofondateur Edouard de Dreuzy dans un épisode de notre PODCAST Leaders Inspirants
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Une matière bio sourcée unique : la SCALITEⓇ
À partir d’un monocomposant, l’écaille, la société Scale développe et commercialise un matériau vertueux, respectueux de l’environnement. Pour cela, il respecte un process industriel exemplaire.
Un process 100% respectueux pour la SCALITEⓇ
Chaque étape du processus d’industrialisation entraîne une réflexion, un engagement pour concevoir le matériau le plus respectueux de l’environnement et des parties prenantes ;
1/ la collecte. Cette phase demande une logistique complexe, car la filière n’est pas encore organisée. Scale l’effectue en France, auprès des mareyeurs bretons de la sardine et des industriels du saumon.
2 / le séchage et la mise en poudre. Une étape très technique, comme le produit ne doit pas être altéré. C’est sous cette forme qu’il est reçu à Hasparren.
3/ la compression en plaque de format de 300×300 mm et bientôt de 600 x 600 mm.
4/ le séchage. Une longue période de 3 semaines que l’équipe R&D s’attache à raccourcir.
5/ les finitions. Ponçage, rabotage, découpe, un vrai travail de menuiserie pour révéler la texture du matériau.
Notre REPORTAGE VIDEO dans l’entreprise est disponible sur la chaîne YouTube de la French Tech Pays Basque
Les atouts d’un matériau unique
- Le process permet de valoriser entièrement l’écaille de poisson, aucun solvant, aucune colle, pas de COV (composés organiques volatils). Il n’engendre aucune action nocive sur la santé et sur l’environnement.
- Le produit fini est 100% recyclable.
- Un produit esthétique et fascinant. La SCALITEⓇ peut être colorée dans la masse avec des colorants alimentaires. Teintée et usinée selon les besoins et les envies, elle stimule sans limites la créativité des designers.
Le résultat final est inédit. En effet, l’aspect visuel du produit évolue en fonction de la diversité des écailles de poissons. Lors du processus, il est possible d’inclure des composants comme des coquilles d’huîtres, de moules, etc.
SCALE entre Recherche & Développement et valorisation des métiers
Un exemple d’économie circulaire
L’économie circulaire se définit comme l’économie de la ressource. Ici, le déchet ultime, l’écaille, est respecté, valorisé. Du mareyeur au designer, en passant par les ingénieurs, les techniciens de production de l’entreprise Scale, la transformation de l’écaille fait l’objet de multiples recherches. Les pistes d’amélioration perdurent : favoriser la logistique, diminuer le temps de séchage, faire connaître le produit, réduire les coûts. Dans l’attente de la structuration de la filière de récupération de cette matière, des pistes existent vers d’autres lieux de collecte comme l’Indonésie ou le Maroc, permettant, toutefois, un séchage au soleil des écailles.
Scale une entreprise tournée vers l’avenir
En effet, comme nous l’avons vu, la phase de R&D ne s’arrête pas à un produit. Scale ambitionne de généraliser d’autres matériaux issus de la mer. Puis de trouver et développer de nouveaux marchés pour les composants : le bio médical, la cosmétique, etc. L’objectif est aussi commercial, convaincre les clients, hôtel, boutique, musée, etc, a osé une décoration en cohérence avec leurs valeurs et respectueuse de la planète.
Comme le montre son adhésion à la communauté French Tech Pays Basque, Scale refuse l’isolement dans son domaine de compétence. L’équipe reste curieuse et ouverte à l’écosystème qui l’entoure.